Droit de réponse
En France, on peut exercer une activité professionnelle en toute liberté, sans avoir à cacher sa foi.
C’est le cas des dirigeants fondateurs de Café Joyeux qui assument qui ils sont, tout comme leurs convictions, tout en appliquant les principes de laïcité en entreprise. C’est-à-dire pour chacun le respect de ses convictions religieuses, de sa liberté de conscience, celle de croire ou de ne pas croire dans l’exercice de son activité professionnelle. Cette liberté s'inscrit dans un principe de non discrimination et d’ouverture à l’autre avec toute sa différence, comme l’induit justement la raison d’être de Café Joyeux.
Les médias ne s’y sont pas trompés: en près de 7 ans d’activité Café Joyeux a été honoré par plus de 2 000 articles de presse tous élogieux et se faisant les ambassadeurs d’un projet social et entrepreneurial novateur par sa dimension efficace et désintéressée. Notre modèle français est reconnu par les médias étrangers comme pionnier mondial de l’inclusion du handicap par le travail.
Un article négatif a été écrit en 2020 targuant Café Joyeux d’émaner d’une « galaxie catholique réactionnaire ». Alors nous y avons répondu.
Droit de réponse de Yann Bucaille, représentant d’Emeraude Solidaire, titulaire de la marque Café Joyeux par rédaction le 12 octobre 2020
A la demande de Yann Bucaille, représentant, à la fois, la société Grain de moutarde, exploitant les Cafés Joyeux, et la fondation Fonds de dotation Emeraude Solidaire, titulaire de la marque Café Joyeux, et en vertu de l’Article 13 de la Loi du 29 juillet 1881, nous publions le droit de réponse qu’il nous a adressé le 9 octobre 2020. Le 13 juillet, votre journal en ligne a publié un article écrit, dont l’auteur est Madame Juliette Rousseau, autour des Cafés Joyeux.
En s’appuyant sur la seule croyance chrétienne des fondateurs, et en procédant à de fausses informations, amalgames et raccourcis, l’article fait un véritable procès d’intention à l’esprit, l’objet, et la stricte réalité de la raison d’être des cafés joyeux. Pourtant, aucun sujet sociétal ou politique de ceux évoqués dans l’article, n’est et n’a jamais été au cœur du combat des Cafés Joyeux, seule l’inclusion professionnelle de personnes en situation de handicap en milieu ordinaire est l’objectif unique des cafés.
- Les Cafés Joyeux est une entreprise labélisée ESUS (Entreprise Solidaire d’Utilité Sociale) laïque, apolitique non confessionnelle et sans aucune discrimination de pensée ou de croyance.
- Les Cafés Joyeux se retrouvent dans l’article publié, instrumentalisés au nom de sujets sociétaux et politiques sur lesquels nous ne nous sommes jamais exprimés, et qui ne concernent pas les Cafés Joyeux (ni l’association Emeraude Solidaire à l’origine du financement de l’entreprise des cafés joyeux) parce qu’ils sont en dehors de notre mission qui n’est autre que l’inclusion.
- L’auteure de l’article, pourtant dénommé « enquête », n’a pas voulu rencontrer les fondateurs des cafés joyeux, alors que nous lui avions proposé par mail le 19 juin, (avant la rédaction de l’article). L’article ne reprend pas ou de façon très partiale les réponses au questionnaire adressé. Et dans le corps de l’article, apparaissent une vingtaine de noms ou organisations inconnus des Cafés Joyeux. Le ton de l’article distille l’idée d’informations cachées sur Emeraude Solidaire alors que cette fondation familiale est totalement transparente et communique chaque année (alors qu’elle n’en a pas l’obligation) les noms des associations soutenues, sur son site web www.emeraudesolidaire.org ainsi que leurs actions.
- Emeraude Solidaire a été créé en 2010 pour lancer l’association Emeraude Voile Solidaire. Pour cela, en 2011, nous avons construit un grand voilier adapté aux fauteuils roulants et avons organisé à ce jour 550 sorties en mer pour des personnes exclues, marginalisées (9000 personnes malades, seules, handicapées, gens de la rue, migrants et réfugiés en ont bénéficié à ce jour, www.emeraudevoilesolidaire.org) Il y a 4 ans, nous avons créé les cafés Joyeux, parce que nous sommes bouleversés par le fait que les personnes avec handicap n’aient pas accès au monde du travail, principalement à cause de leur différence. En France, à peine 0,5% des personnes en situation de handicap mental travaillent en milieu ordinaire ! Ce n’est pas un « storytelling », c’est une réalité.
- Les Cafés Joyeux appartiennent à 100 % à Emeraude Solidaire, un organisme d’intérêt général et sans but lucratif. Et quand l’entreprise sera rentable, l’intégralité des bénéfices sera reversée à des projets d’ouvertures de nouveaux cafés joyeux et en faveur de l’inclusion et la formation professionnelle de personnes avec handicap. C’est un engagement que nous affichons et cela est contrôlé chaque année par notre commissaire au compte, également président de la commission associations et fondations à la CNCC (Compagnie nationale des commissaires aux comptes). Notre organisation est désintéressée, il n’y a pas de « handiwashing »
- Emeraude solidaire soutient depuis 10 ans des actions sociales, éducatives ou environnementales, et a ainsi aidé « symboliquement » pour reprendre vos termes, 132 associations. Parmi celles-ci, les 5 que vous citez représentent 0,6 % des dons en 10 ans. Étonnamment, l’auteure de l’article ne parle pas des 127 autres associations qui représentent plus de 99% de notre budget, parmi lesquelles : Action contre la faim, Moteur, SNSM, HAMEB, Fondation motrice, Mozaïk RH, IECD, France dépression, Institut du cerveau et de la moelle épinière, Fondation pour la nature et pour l’homme, Perce-Neige, Earthwake, Bloom, Oceanoscientific, Tara, Le Rire médecin, Approche 92, Autisme sans frontières, ou les Restos du Cœur pour n’en citer que quelques-unes...
- Contrairement à ce qu’affirme l’auteure, il n’y a aucun « faisceau idéologique » dans toutes ces actions ni de « ligne bioéthique » que ce soit aux cafés joyeux ou chez Emeraude Solidaire. Et également où sont les « accointances réactionnaires », dont l’auteure parle ? Ce qui nous a toujours intéressés dans ces associations ce sont leurs actions et non pas les points de vues politiques, religieux ou sociétaux de leurs dirigeants.
- En réalité, et de façon implicite, le reproche fait dans cet article, est que mon épouse, Lydwine Bucaille, et moi-même sommes « catholiques, pratiquants ». Oui c’est vrai, et nous essayons tous les deux de vivre en cohérence avec notre foi. Concrètement, cela veut dire que nous respectons toute personne de façon inconditionnelle, au-delà de toute différence, qu’elle soit sociale, physique, intellectuelle, religieuse, ou sexuelle, et quel que soit son point de vue sur tous types de sujets politiques et sociétaux abordés dans cet article.
- Notre volonté est de s’ouvrir aux autres, de se nourrir des différences, et se tourner le plus possible vers les plus fragiles et apprendre à les aimer et les aider. Aux Cafés Joyeux, nous ne cherchons pas à connaître les opinions religieuses ou politiques des équipiers et collaborateurs. Nous ne connaissons que leur volonté de s’engager pour l’inclusion.
- En France, plus de 500 000 personnes ne trouvent pas de travail à cause de leur handicap. Il est là notre combat ! Le travail ne doit pas être un privilège réservé uniquement à une certaine catégorie de personnes. En trois ans nous avons recruté 50 équipiers joyeux, tous porteurs d’un handicap mental ; c’est beaucoup, et si peu... car il y reste tant à faire ! Et nous espérons un jour compter sur le soutien de tous ceux qui aspirent à une société plus juste et plus ouverte vers les plus fragiles.
Yann Bucaille