LE CAFÉ SUSPENDU : UNE TRADITION SOLIDAIRE VENUE D’ITALIE

Tant qu’à s’offrir un café au comptoir, pourquoi ne pas en profiter pour en payer un supplémentaire à celui ou celle, plus tard, qui ne pourrait pas se l’offrir ? C’est le principe, tout simple et solidaire, du « café suspendu » : payer un second café –ou plus encore- en n’en consommant qu’un seul. Bars, café ou même restaurant, on paie un café (ou plusieurs) et les plus démunis pourront venir le réclamer plus tard sans se justifier.

L’origine du café suspendu

Tout droit venu de la tradition italienne, le « caffé sospeso » est né au milieu du 20e siècle dans le café Gambrinus à Naples. C’est un engagement solidaire contre les inégalités très ancré dans les valeurs napolitaines.

Sur l’origine de ce geste altruiste, les avis divergent. Pour certains, il serait né d’une dispute entre plusieurs convives qui ne se rappelaient plus qui avait payé l’addition. Le commerçant s’est donc retrouvé avec des cafés payés en trop. Ils les auraient alors donnés aux plus démunis. Pour d’autres, le café solidaire aurait permis pendant la Seconde Guerre Mondiale à de nombreuses familles de survivre grâce aux cafés et aux sucres offerts par les familles plus aisées.

Un geste solidaire qui dépasse les frontières de l’Italie

En 2011, c’est le maire de Naples qui a eu l’idée de relancer cette tradition, en instaurant la « Giornata del Caffé Sospeso » le 11 décembre, également journée des Droits de l’Homme. Depuis, cette coutume s’est popularisée dans le monde entier grâce aux réseaux sociaux, et certains sites, comme CoffeeFunders, répertorient les bars et restaurants proposant des cafés suspendus.

Le café suspendu a fait des « petits » sur le même principe pour d’autres achats du quotidien : baguettes de pain, barquettes de frites en Belgique, soupes, livres, coupes de cheveux… Pour égayer le quotidien d’une personne isolée ou précaire, nul besoin d’être riche !