LE CÉCI-RUGBY, UNIQUE AU MONDE ET 100% HAUTE GARONNE !

La Coupe du monde de rugby bat son plein et à Toulouse qui accueillera cinq rencontres de la compétition, une discipline unique au monde est née il y a maintenant un an : le céci-rugby. Variante du rugby traditionnel, le céci-rugby est accessible aux personnes atteintes de déficiences visuelles.

L’idée a germé il y a trois ans au sein du Conseil Départemental de la Haute-Garonne, terre d’Ovalie s’il en est. Fidèle à son slogan « le Sport pour tous », le département a voulu mettre à profit le projecteur de la future Coupe du Monde et concrétiser sa vision du sport en tant que vecteur d’insertion, de lien social, d’émancipation en faisant du céci-rugby un symbole d’inclusion. Après trois ans de travail en partenariat avec plusieurs acteurs locaux et nationaux (Fédération Française de Rugby, Ligue Occitane de Rugby, Comité Départemental de Rugby 31, Institut des jeunes aveugles Midi-Pyrénées…) le coup d’envoi a été donné en septembre 2022 au stade Ernest-Wallon de Toulouse

Des équipes de sept et un ballon à ultra-son

Le céci-rugby français est « une première mondiale » assure le Conseil départemental, et le nouveau sport s’avère sensiblement différent du « blind rugby » déjà implanté dans les pays anglo-saxons. Mais comme le céci-foot, le céci-rugby, accessible aux hommes comme aux femmes, aux personnes déficientes visuelles mais aussi sans handicap visuel, a demandé pas mal d’adaptations.

Concrètement, le sport se joue par équipes de sept joueurs équipés d’un masque sur les yeux, afin que malvoyants et non déficients visuels puissent jouer à armes égales. Pour les essais, le terrain est bordé d’une structure gonflable sur laquelle les joueurs aplatissent le ballon. Le défi étant de conserver au mieux l’essence de la pratique –un peu d’affrontements et un combat collectif- tout en assurant la sécurité des participants, le jeu au sol n’existe pas dans le céci-rugby. Il ne se pratique que debout avec des passes de main en main. Le contact se fait en position « de boxeur », mains devant. Le masque s’étend jusqu’au nez pour mieux protéger le visage des joueurs en cas de choc. Le capitaine de chaque équipe, qui ne porte pas de masque, guide ses joueurs à la voix.

Voyants et malvoyants à armes égales

Autre innovation : les maillots des deux équipes ont des matières et des grains différents, permettant aux joueurs de se reconnaître entre équipiers. Enfin, le fameux ballon ovale a lui aussi subi quelques modifications. Équipé de composants électroniques, il émet des sons permettant aux joueurs de le repérer. Un bijou de technologie conçu par une start-up toulousaine, d’une autonomie de 1h30 pour un prix de 500 à 600 euros pièce.

Les acteurs du céci-rugby espèrent pérenniser cette nouvelle discipline qui, outre l’inclusion, pourrait bien aussi constituer un apport à l’entraînement des rugbymen professionnels voyants. Pour les personnes malvoyantes, pouvoir pratiquer ce sport collectif de combat est un signe de considération. Les valides, eux, changent sur le terrain leur regard sur le handicap.