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LES ENFANTS EN SITUATION DE HANDICAP SONT-ILS PRIVÉS DE RENTRÉE ?​

Faute de places dans des classes surchargées, les enfants en situation de handicap se voient privés de rentrée - Café Joyeux

Le 4 septembre, des milliers d’enfants et d’adolescents ont repris le chemin des écoliers. Mais comme chaque année, beaucoup d’enfants en situation de handicap se voient privés de rentrée faute de places dans des classes déjà surchargées, d’accompagnants suffisamment formés, et de l’inadaptation de l’Education Nationale. L’école inclusive, pourtant inscrite dans la loi de 2005, a encore beaucoup à faire.

Un système scolaire peu adapté aux élèves en situation de handicap

Dans un communiqué publié le 29 août, l’UNAPEI, l’une des principales associations dans le secteur du handicap intellectuel, a tiré une fois encore la sonnette d’alarme regrettant que « trop d’enfants en situation de handicap seront encore privés de rentrée » cette année. 

Classes non adaptées, peu d’heures de scolarisation ou pas du tout - 23% des enfants. Selon une enquête menée par l’association, seuls 27% des enfants en situation de handicap bénéficient de plus de 12 heures d’enseignement par semaine. 28% n’ont que moins de 6 heures de cours, 22% entre 6 et 12 heures et 23% sont tout bonnement oubliés de la société, avec aucune heure de scolarité. Pour Luc Gateau, le président de l’UNAPEI, c’est tout bonnement « le droit de ces enfants à l’éducation qui est bafoué ». Pour l’association APAJH, cette situation est « un triste marronnier » qui laisse des milliers de jeunes et leurs parents démunis.

Aller à l’école, un véritable parcours du combattant

Les témoignages de plus de 800 familles reçues par l’UNAPEI sur le site marentree.org confirment que pour les enfants en situation de handicap, simplement aller à l’école reste compliqué. Aux lourdeurs administratives des MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées), s’ajoutent le manque de places dans les structures comme les IME (Instituts médico-éducatifs) ou les classes ULIS, les classes non adaptées à leurs besoins, mais aussi la pénurie des AESH, ces 136 000 accompagnants des élèves en situation de handicap en classe dont le nombre a augmenté mais reste pourtant insuffisant.

Du côté du gouvernement, on se défend en pointant la hausse significative du nombre d’enfants en situation de handicap accueillis à l’école : ils sont plus de 430 000 en cette rentrée 2023, soit 150 000 de plus qu’en 2017. « L’école pour tous est une priorité du gouvernement », assure Fadila Khattabi, la nouvelle ministre déléguée aux personnes handicapées nommée en juillet dernier. Insistant sur « la nécessité de concentrer les efforts sur la qualité de l’accompagnement en renforçant la présence des professionnels du médico-social dans les murs de l’école », elle en appelle, aussi, au nouveau ministre de l’Éducation Nationale Gabriel Attal. Pour que l’école inclusive n’oublie personne, les familles attendent leur copie.